« Au sein de chaque communauté blessée … » : A travers l’extrait d’Amin Maalouf ci-dessous (« Les identités meurtrières ») (Merci Yannick) voilà nommées deux racines du mal : Communauté, et blessure …
Tant que l’ensemble des hommes ne se sentira pas partie intégrante d’une unique communauté humaine, (unie-vers-celle ?), et tant que certains individus, groupes, communautés, feront subir aux autres de multiples blessures, qu’elles soient visibles ou invisibles, – par vengeance ou par exacerbation pathologique d’une des neuf dynamiques piégées de leur ego -, la suite du texte se vérifiera…
« Répondre en amont » , entend-on … Sous-entendu « sur le terrain Syrien » , ou en instaurant un état sécuritaire, autorisé à toutes les procédures d’urgence et de limitation des libertés, au nom même de la préservation des valeurs de liberté !
Le piège que la terreur nous tend est gros, et il est tendu par les deux côtés ! Si la terreur importée ne trouvait comme réponse que la terreur endogène, Robespierre puis Napoléon, ainsi que Laval et les milices de Vichy, ne seraient pas bien loin… (« L’histoire, comme une idiote, mécaniquement se répète ». Paul Morand. Fermé la nuit (1923)
L’urgence commande évidemment l’action protectrice, et le soutien indéfectible aux victimes de la terreur et à ceux qui luttent pour la combattre … Mais l’état d’urgence ne doit pas donner l’idée d’un Etat qui n’agit plus que dans l’urgence : Pour autant , il y a urgence à tout remettre en état !
En amont, la seule réponse durable et de long terme est dans l’éducation, (« e-ducere » = « guider vers »)!
Malheureusement cette voie est totalement négligée, voire soigneusement et volontairement évitée, parce que beaucoup parmi nos dirigeants, nos technocrates, et nos médias persistent à croire que l’instruction (« faire savoir ») en tient lieu, et n’ont pas d’autre vision que le court terme et les préoccupations basiques visant le maintien du modèle matérialiste consumériste et individualiste, qui fait pourtant chaque jour la preuve éclatante de ses limites…
Et si, parmi les « blessures » de ceux qui font le choix de semer la mort pour se faire entendre, il en était, inconsciemment, de sentiment d’être exclu de ce modèle de par ses « règles du jeu », de déficit de reconnaissance et d’intégration économique et sociale, de sentiment d’impuissance face aux contraintes qui écrasent : administratives, policières, ou « du marché » ?
Quand la vie sociale et économique se fait survie et qu’on a plus rien à perdre, que ce soit ici ou ailleurs, le réconfort de la « religion douce » n’est pas toujours suffisant pour calmer la sourde douleur et la dérive de l’ego vers les sombres affres de la pathologie… Pour certains, prendre la route vers des pays apparaissant moins « durs à vivre » leur semble la seule issue, pour d’autres, les « calculateurs » ont tôt fait de s’emparer de leur esprit , et la folie de leur coeur …
Tant que les métiers et les personnes qui visent à faire grandir l’homme en psyché et en esprit seront déconsidérés, remisés au placard, et mis sous « camisole administrative », par ceux qui ne visent que le faire grandir en argent et en technicité , il y aura des communautés blessées par les excès de ceux qui auront suivi tous les faux prophètes de quelque espèce qu’ils soient …(j’y inclus ceux du veau d’or et des espèces sonnantes ).
A chacun de faire l’effort de comprendre les ressorts des pièges de l’ego, et des diverses pathologies mentales pour éviter d’y tomber lui même …
Les racines du mal sont aussi en chacun de nous… Tout comme celles du respect mutuel et du « vivre ensemble » : Reste à savoir celles que nous cultiverons, individuellement, ou collectivement …
Malheureusement les plus fous et les plus fanatiques, dangereux à court terme, ne sont pas forcément les plus dangereux à long terme… Des attitudes gouvernementales, médiatiques, ou citoyennes paranoïaques (élections à venir) ne pourraient que générer et amplifier les réponses paranoïaques …
Et c’est justement cela que souhaitent les terroristes (visibles et avoués, qui attaquent et revendiquent, et ceux, invisibles et sournois, qui tirent les ficelles) … Guerre civile, guerre globale … oubliant que la seule guerre sainte qui vaille le sacrifice serait leur propre guerre intérieure contre « le côté noir de la force », pour faire grandir les racines de ce qui sauve…
Pour que le futur de Paris ne s’inspire pas du passé de Beyrouth, ou de Sarajevo, ni du présent de Jérusalem ou de Gaza, il serait temps de laisser un peu de place à ceux, pourtant nombreux, qui oeuvrent dans leur quotidien pour ré-allumer de nouvelles lumières, dans l’espoir de contribuer à une vraie- évolution.
PARIS SI … MAIS PAS PAR LA !