Dans l’histoire de l’humanité, des grands noms représentent une certaine sagesse, un état d’éveil : Anciens (Socrate, Platon, Aristote, Lao Tseu, Bouddha, Moïse, Jésus, Mahomet …) classiques (Maître Eckhart, St Augustin, Avicenne, Maimonide, …) ou plus récents (Gurdjeff, Gandhi, Aurobindo, Krishnamurti, Deshimaru, Osho, Jung, Graf Durkheim…) Et, à côté d’eux, dans toutes les cultures, religions, spiritualités, nombre d’instructeurs plus ou moins connus …
Qu’on les pense croyances infondées, phénomènes d’ordre purement psychologique, ou issus d’un ordre spirituel qu’on estime « supérieur », il semble que certaines réalités impalpables aient de tous temps d’éminents porte-voix !
Ceux qui aspirent à un « au-delà des matérialismes » portent attention à leurs enseignements, ou à ceux qui s’en réfèrent, et, prêtant l’oreille à leurs voix, ils empruntent parfois les voies qu’ils proposent : Malheureusement, pour certains, les résultats ne sont pas toujours synonymes de sagesse !
En effet, dans ce domaine, on constate depuis toujours que la diversité des messages philosophiques, qu’ils soient agnostiques, religieux ou spirituels, offre plutôt un concert qui tourne à la cacophonie et au combat des partitions -voire à celui des armes. Pourtant, l’hypothèse –partagée par nombre d’entre eux – d’une Source unique, devrait conduire à la recherche de l’harmonie et de la paix, sinon entre les humains, du moins à l’intérieur de chacun de nous ! Ces voies de sagesse auraient elles sous-estimé l’importance de quelques pièges ?
La « crise de sens », et la montée des violences au sein de nos sociétés, et parfois de nous-mêmes, sont des réalités aussi palpables que celle des crises économiques, sociales, politiques, et quelques autres… Face aux écueils auxquels notre époque matérialiste nous confronte, beaucoup ressentent le besoin d’une autre forme d’ancrage et de réalisation personnelle, et aspirent à laisser émerger ce qu’ils sentent être plus Essentiel au fond d’eux-mêmes.
Mais la complexité grandissante du monde, la surinformation et le développement exponentiel des accès à la connaissance nous conduit plus souvent à perdre nos repères face à un monde extérieur chaotique, alors qu’une compréhension plus claire et structurante serait une nécessité pour franchir les étapes du développement intérieur.
Religions, philosophies, spiritualités, sagesses laïques : Laquelle rejeter ? Laquelle adopter ? Vers quels sages tendre l’oreille pour trouver sens dans cette époque où toutes les formes de réalités, tant objectives que subjectives, se sont considérablement enchevêtrées et complexifiées ?
Chaque courant a eu ses enseignements, ses préconisations, ses voies, ses pratiques (corporelles, énergétiques, incantatoires, rituelles, symboliques, morales, …) Toutes ont fait preuve parfois de leur utilité, et parfois de leur dangerosité ! En ces matières, tant le manque que les excès semblent porteurs de lourdes conséquences ! C’est d’ailleurs pourquoi les sciences psychologiques, analystes de la « psyché » (les « mécanismes psychiques ») ont jusqu’alors rarement « fait bon ménage » avec les religions, véhicules de croyances vues comme irrationnelles, et les spiritualités, témoins et messagères de « pneuma » (l’Essence de l’Être, porteuse du « souffle de l’Esprit ») !
Parce qu’il est possible que d’essentielles clefs du sens, tant individuel que sociétal, se trouvent dans cette rencontre, il est temps que les chemins de la psyché croisent ceux de l’Essence : La réalisation spirituelle est bien évidemment un aspect des fonctionnements psychologiques, même s’il s’agit d’une « psychologie des profondeurs » plutôt que de celle des « mécanismes psychiques».
Les apports de l’Approche Intégrale couplés à ceux de la psychologie moderne et des neurosciences nous permettent de décrypter plus finement les ressorts et moteurs psychologiques de toutes ces voies anciennes, de comprendre les raisons de l’apparition de chacune, ainsi que les écueils et excès auxquels chacune a aussi donné naissance.
En comprenant les logiques de développement de nos « complexités subjectives », et la façon dont interagissent les forces intérieures successives qui poussent l’être humain, il est possible de dresser une cartographie des multiples voies, des nombreux courants, et des écueils parsemant le chemin. Ces cartes éclaireront notre propre cheminement intérieur, et fourniront des repères utiles autant à la progression des individus qu’à celle des sociétés.
C’est à cette tâche de cartographe que je me suis attelé depuis bien longtemps, et dont je propose les fruits à qui veut les découvrir.
Une telle cartographie des « forces du vivant », et des « logiques subjectives » sera l’occasion de se hausser au-dessus du labyrinthe des diverses voies de l’intériorité, pour en découvrir plus clairement la structure, et nous donnera les moyens de nous y orienter. Cette vision globale et ces nouveaux repères faciliteront à chacun le décodage de ses expériences antérieures et le choix des chemins à emprunter pour se mettre en route aujourd’hui vers un autre demain.