J’ai reçu ce texte ce matin (Merci Dominique) : Quelques jours après les attentats de Paris, en ces temps où s’ouvrent des perspectives d’ombre plutôt que de lumière, il me semble utile de maintenir certaines flammes allumées… Mais sans oublier que l’énergie des sages ne peut se transmettre que dans un monde dont les équilibres permettront que leur voix soit entendue !
JE CONTINUERAI …
(l’Abbé Pierre)
« Je continuerai à croire, même si tout le monde perd espoir.
Je continuerai à aimer, même si les autres distillent la haine.
Je continuerai à construire, même si les autres détruisent.
Je continuerai à parler de paix, même au milieu d’une guerre.
Je continuerai à illuminer, même au milieu de l’obscurité.
Je continuerai à semer, même si les autres piétinent la récolte.
Et je continuerai à crier, même si les autres se taisent.
Et je dessinerai des sourires sur des visages en larmes.
Et j’apporterai le soulagement, quand on verra la douleur.
Et j’offrirai des motifs de joie là où il n’y a que tristesse.
J’inviterai à marcher celui qui a décidé de s’arrêter…
Et je tendrai les bras à ceux qui se sentent épuisés. »
L’abbé Pierre était porteur de lumière, et sa flamme doit continuer à nous éclairer en ces temps troublés… Mais pour pouvoir « continuer » , encore faut-il que la vie garde ses droits!
Alors me revient en mémoire un autre porteur de lumière, qui sait que celle-ci est aussi le résultat d’un combat, à l’intérieur de soi-même, et qu’il faut se faire guerrier d’abord contre son ego pour y accéder, (le sens profond du djihad) et ensuite pour la partager au monde. Je veux parler de Paulo Coelho, dont je citerai ici quelques passages de son « Petit manuel du Guerrier de la lumière; (Et je n‘oublie pas que l’Abbé Pierre est d’ailleurs connu de nous grâce à ses combats et ses énergies de guerrier de la lumière).
Dans ce moment ou certains se croient guerriers légitimes de leur « lumière » alors qu’ils ont à peine entrevu les premiers pas du combat intérieur, et qu’ils sont tombés dans les pièges des « mauvais instructeurs et des faux maîtres » (ceux dont l’ego, bouffi de volonté de puissance, d’orgueil et de vengeance, endosse le message des vrais prophètes , de paix et d’Amour pour ne servir que leurs dérives pathologiques) je trouve ce texte très juste pour incarner l’énergie du «sage» (l’élément eau , la transmission,…) et contribuer à redonner un peu de cette énergie à un monde qui l’a tellement négligée…
Car c’est bien là la source de ces ombres qui nous entourent maintenant !
Dans le wu-xing, théorie chinoise de l’équilibre des 5 dynamiques, (les 5 éléments) l’eau de la sagesse et de l’expérience accumulées doit nourrir le bois des projets , du développement, et de la conquête … Malheureusement, l’histoire du monde démontre que ce n’est le cas que pour les guerriers de la lumière … (et encore leur faut-il de nombreuses expériences malheureuses avant d’y parvenir!)
Et il se trouve donc que ce sont le plus souvent les guerriers de l’ombre qui portent l’énergie de la conquête et de la terreur …
Or , « le guerrier de la lumière sait que toute la colère et tout le courage d’un oiseau sont vains devant le chat » (Paulo Coelho)
Pour que l’énergie du Général (la conquête, l’expansion : l’élément bois ) soit canalisée et ne déborde pas, il lui faut rencontrer celle de l’Empereur (élément feu, le sens , les valeurs, la direction,… Et c’est cet élément feu qui donne la lumière …
On ne peut que constater que les « Lumières » qui firent la grandeur de l’idéal révolutionnaire ont été largement mises sous le boisseau par des énergies très « terre à terre » (travail, production, matérialisme d’un côté; repos, plaisirs et loisirs de l’autre) et le goût d’énergies très métalliques (argent, technologie, contractions administratives et budgétaires…)
Pour servir ce sens, ces valeurs et ces choix, et qu’ils soient réellement et concrètement mis en oeuvre, il faudra alors l’action de masse des « paysans » (l’élément Terre, les citoyens) qui doivent agir avec courage dans l’effort, et savoir « lâcher prise » dans le repos.
Au cours de l’action, il leur faudra accepter que le métal viennent trancher ce qui est excessif, dangereux, nuisible, inefficient, et qui met en danger l’équilibre. Ils doivent savoir que la régulation qu’apporte le métal est toujours douloureuse, mais qu’elle est parfois nécessaire …
Le malheur est que nos systèmes sont en déséquilibres depuis bien longtemps et que certains, qui apportent aujourd’hui le métal de l’extérieur, s’en croient les porteurs légitimes, alors qu’ils ne sont que le symptôme pathologique du déséquilibre du monde malade qu’ils veulent mettre en pièce.
Or : « Celui qui ne reconnait pas les problèmes laisse la porte ouverte et les tragédies surviennent : Accumuler de l’amour signifie chance, accumuler de la haine signifie calamité. « (Paulo Coelho)
Quand la haine se déverse sur nous, demandons quel amour nous avons accumulé et transmis par le passé (l’énergie eau, justement), ou si c’est le « trop de bois » (conquête, développement) qui a aussi présidé à nos propres choix antérieurs … Il est des blessures qui ne sont que la conséquence de mauvais combats dans lesquels nous avons mis notre énergie !
Répondre à la calamité venue de l’extérieur par encore plus de « métal » à l’intérieur (politique sécuritaire) où vers l’extérieur (action guerrière) peut s’avérer être une nécessité dans l’urgence, mais doit être rapidement et en même proportions, contre-balancé par plus de l’élément eau (sagesse) , et de l’élément terre dans son versus « lâcher prise ». (l’effort, et la discipline, certes, mais dans le respect des lois naturelles des rythmes du vivant, déjà mal prises en compte, et de celles de la sagesse, encore moins connues !)
Quand le temps du feu et du métal est venu, « un guerrier de la lumière ne souille jamais son cœur du sentiment de haine. Mais il sait que le pardon ne l’oblige pas à tout accepter »
Et même s’il se sent oiseau face au chat, il se souvient aussi de ceci :
« Voici le premier enseignement de la Chevalerie: tu effaceras ce que tu as écrit jusqu’à présent sur le cahier de ta vie: inquiétudes, manque d’assurance, mensonge. A la place, tu écriras le mot courage ».